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Comment ma pratique sportive influence ma vie d'entrepreneur ?

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Dimanche dernier, j’ai couru dans le massif de la Chartreuse près de Grenoble. Le Trail des Grands Ducs, une course de 76 km en relais à deux. 15 heures d’effort avec l’ami Antoine Durieux, ça laisse du temps pour penser.
Je me suis alors demandé en quoi cette pratique sportive, en particulier des sports d’endurance, avait influencé ma manière de faire en tant qu’entrepreneur dans les débuts de Toucan Toco ? Et inversement, en quoi Toucan Toco influençait maintenant ma manière de courir en montagne ?

 

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Crédit photo Thomas Charbonneau**

 Il y a trois ans jour pour jour, quelques mois avant de lancer Toucan Toco, je courais 80km dans la vallée de Chamonix. 20 heures d’effort, j’étais relativement bien entrainé. J’ai ensuite constaté dans les premiers mois de Toucan Toco que la pratique de ces sports d’endurance était essentielle pour moi dans ma capacité à lancer l’entreprise avec Charles Miglietti.

Dimanche dernier j’ai senti l’inverse. J’étais moins entrainé, donc plus faible physiquement. Ce sont les principes que je mets en oeuvre au quotidien dans ma pratique entrepreneuriale qui m’ont permis de terminer la course. Voici en quelques lignes ces grands principes.

Un pied devant l’autre

En trail, on sait au début de chaque étape pour quelle distance on part : 16 puis 18 km pour moi. On pourrait donc compter comme cela : il me reste 16, 15, 14 km… Pourtant on ne le fait pas. On se place plutôt à minima 2 ou 3 étapes intermédiaires sur cette distance. Ainsi, on se dit 6, 5, 4 km avant le ravitaillement suivant. Et ainsi de suite pour chaque ravitaillement. Cela permet également de regarder le chrono et de savoir si on a le bon rythme.

Dans la vie d’une entreprise, c’est la même chose : on donne une direction générale pour la prochaine année, ou les 5 prochaines pour les plus grosses. Mais ce qui compte, c’est aussi d’avoir pleins de petites étapes intermédiaires qui aident à aller plus vite vers la destination finale.

Le ravitaillement c’est essentiel, et ça ne se saute pas !

Le ravitaillement sur une course, c’est le bonheur ! Quelques secondes de repos, où l’on mange, on boit, on fait le point sur sa douleur et son état de fatigue. On y bénéficie de l’attention des bénévoles, on y échange les anecdotes de course qui égaient leurs journées, entre la découpe de deux tranches de saucisson et de fromage. Immanquable donc. Pourtant, et en particulier pour les premiers de la course, c’est tentant de ne pas prendre ces 5 mn de repos et de continuer, car on n’en ressent pas encore le besoin. Lourde erreur.

Le ravitaillement de l’entrepreneur, ce sont les vacances, les WE prolongés ou les soirées avec les amis. Ces moments sont indispensables pour tenir le rythme ! Y compris au début, lorsque l’on en ressent pas encore le besoin. Sinon gare au burn out !
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Sans ravitaillement…

Ce n’est pas la fin qui est intéressante mais le chemin

Le Trail des Grands Ducs, comme beaucoup de courses, démarrait et terminait au même endroit : à Saint Hilaire du Touvet, en Chartreuse. La finalité n’est donc pas de gagner un point éloigné de son point de départ. Cependant, ce que l’on apprend sur soi sur le chemin vaut le détour. Sans cette recherche d’épanouissement entre le point de départ et le point d’arrivée, la course est absurde.

Dans une autre mesure, la finalité de l’entrepreneur ne peut pas se réduire à aller chercher le succès, la richesse ou encore la reconnaissance de ses pairs. Tous ces objectifs sont extrêmement incertains, et s’ils sont les seuls poursuivis, l’entreprise est absurde.

Je ressens cependant un extrême épanouissement depuis le début de Toucan Toco, qui me préserve de cette absurdité. Epanouissement inatteignable si mon seul moteur était d’atteindre une fin incertaine. L’excitation intellectuelle ressentie parce que l’on fait “quelque chose d’utile et qui marche” guide mon énergie.

Le pas du montagnard : trouver son rythme à soi

Lorsque l’on marche à plusieurs en montagne, on s’en aperçoit très vite. La manière de poser son pied sur les pierres, la fréquence et la taille de ses pas sont des choses très personnelles, uniques. Le rythme que l’on se donne pour tenir jusqu’au soir est souvent difficile à partager avec quelqu’un. Pour compenser, on s’attend en haut de la montée, l’un parle tandis que l’autre plus faible se tait pour reprendre son souffle…

C’est la même chose au lancement d’une entreprise. Pas de rythme commun à tous, mais de multiples paramètres à ajuster : intensité, régularité, vitesse globale. Quand la cordée s’agrandit et que l’on est plus de deux personnes, charge à nous de trouver un rythme suffisamment rapide pour arriver à temps, sans perdre personne sur le chemin…

Bref vous l’aurez compris, si vous souhaitez monter une entreprise, c’est le moment de se mettre à la pratique sportive ! En particulier les sports d’endurance : vous y trouverez l’énergie et les principes moteurs pour monter une entreprise.

Si vous êtes à court d’idées sur ce sujet, voici ceux que je vous suggère à Paris :

  • Course à pied aux Buttes Chaumont ou à Fontainebleau
  • Piscine dans l’un des excellents établissements parisiens

 

Ou plus loin :

  • Ski de fond dans le Jura
  • Le Must : Ski de randonnée dans les Alpes

 

Écrit de retour de montagne par Kilian Bazin, avec un corps calmé et enfin enclin à rester vissé sur une chaise pour plusieurs heures d’affilée.

 

**Il n’y avait pas de neige dimanche dernier, mais c’est plus beau avec que sans 😀

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