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Pourquoi l’open data ne suffit pas

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La véritable révolution data, c’est peut-être celle-là : des informations cruciales se retrouvent aujourd’hui entre les mains du plus grand nombre. Les vies de millions de citoyens s’en voient améliorées. Pensez, par exemple, à tous ces embouteillages que vous avez pu éviter en consultant les informations de trafic accessibles à tous. 

Mais cette révolution peut faire bien plus que vous simplifier la vie. Lorsqu’elle concerne les organismes gouvernementaux, elle a une portée politique forte. Elle peut améliorer le fonctionnement de la démocratie en apportant plus de transparence, et encourager la participation citoyenne à la vie publique. C’est le beau programme de l’open data !

 

En termes de partage de données publiques, la France fait partie des bons élèves de l’Union Européenne, devancée seulement par l’Espagne et le Danemark. Mais à l’heure où les crises sanitaires puis économiques viennent entamer la confiance des citoyens, il importe d’augmenter l’impact de ces initiatives. Malgré une stratégie d’Open Government efficace, les données publiques restent surtout consultées par des experts, analystes et autres férus de données brutes – un constat que partage Stéphane Trainel, Administrateur ministériel des données au sein du Ministère de l’Economie et des Finances. On est loin de l’idéal de la data pour tous.

 

Nous pensons que les données publiques de demain ne seront pas seulement disponibles et accessibles, elles seront aussi racontées de manière simple, claire et intuitive. Et si le data storytelling (ou narration de données) était le prochain défi de l’open data ?

Des données ouvertes par définition

Le terme d’open data désigne les données auxquelles chacun peut accéder, que celles-ci soient issues d’un organisme public, ou non. D’ailleurs, de nombreux acteurs privés, grands groupes ou startups, mettent en ligne des sets d’open data. Mais c’est pour les pouvoirs publics que la question est cruciale. Un riche cadre législatif a même été mis en place pour institutionnaliser la publication des données, à l’instar de la loi pour une république numérique du 7 octobre 2016.

 

Interopérabilité, qualité, clarté

Pour être ouvertes, les données ne doivent pas simplement être disponibles et accessibles. Elles doivent aussi être réutilisables. Normalisées, elles sont faciles à mélanger à d’autres ensembles de data. On parle alors d’interopérabilité : les langages de code sont unifiés pour que chaque jeu de données mis en commun s’imbrique facilement aux autres. Si l’interopérabilité est au cœur de l’open data, elle concerne surtout les utilisateurs qui ont les compétences techniques nécessaires pour manipuler directement les tables de données. Pour le grand public, ce critère a une incidence limitée.

En revanche, il est crucial pour chacun d’entre nous de pouvoir accéder à des données fiables, de qualité et facilement compréhensibles. D’après l’Open Data Maturity Report, la France a atteint un niveau de maturité data qui lui permet de se concentrer sur la qualité des données plutôt que sur leur quantité.

Un autre enjeu de taille, la clarté : il faut savoir communiquer les tendances phares de manière claire et intéressante afin que chacun puisse tirer des conclusions importantes.

Et le RGPD dans tout ça ?

À l’âge de la confidentialité, le terme d’open data a de quoi effrayer : a priori, rien de plus opposé aux impératifs du RGPD qui veille sur la protection de nos vies privées. En vérité, le Règlement Général sur la Protection des Données concerne uniquement les données personnelles, qui permettent d’identifier les individus. Les données ouvertes, elles, sont anonymes, ou doivent l’être avant leur mise en ligne : une disposition prévue par la loi Lemaire.

La data citoyenne

N’en déplaise aux amoureux de la tech, le partage des informations publiques ne date pas de la révolution numérique. En 1789, la déclaration des droits de l’homme et du citoyen stipulait déjà : « La société a le droit de demander compte à tout agent public de son administration ». La transparence gouvernementale est un principe fondamental de notre république.

 

Des administrations plus transparentes

Au-delà du cadre législatif institutionnalisant le partage des données (en France, les villes et communes de plus de 3 500 habitants sont tenues de publier leurs données), de nombreux organismes aident les corps gouvernementaux à adopter l’open data : Etalab est garant de la stratégie étatique du partage des données alors qu’Open Data France est une association qui se propose de soutenir les collectivités dans ce processus.

Car cette ouverture offre de nombreux avantages pour les organismes publics eux-mêmes : elle leur permet de prouver l’efficacité de leurs actions et d’alléger leur charge de travail en s’évitant de traiter directement les demandes émanant des citoyens.

Des citoyens plus informés

Si elles sont très utiles aux administrations qui les mettent en place, les initiatives d’open data doivent servir en premier lieu les citoyens. Il ne suffit pas de mettre à leur disposition les données brutes, il importe de les aider à comprendre le sens des informations partagées afin de les engager dans la vie démocratique. Un accompagnement nécessaire pour encourager le public à se tenir au courant de l’action gouvernementale et demander des comptes aux responsables qu’ils ont élus. Certains portails gouvernementaux réussissent ce défi haut-la-main. Aux États-Unis, par exemple, la plateforme usa spending recense les sommes engagées par l’État face au COVID-19.

Même lorsqu’elle n’émane pas directement des pouvoirs publics, la donnée est une boussole importante qui facilite l’exercice de la démocratie si elle est présentée de manière pédagogique. En vue des élections européennes de 2019, change.org et Data For Good ont mis en place, avec l’aide de Toucan Toco, un portail pour visualiser les intentions de vote et la perception de l’UE par pays européen et selon le profil des répondants. Un baromètre important permettant d’évaluer l’engagement politique en Europe.

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Vers l’open data storytelling ?

Avec l’open data, il ne s’agit pas seulement de respecter la loi : l’ouverture des données est un enjeu crucial pour les organismes qui veulent prendre soin de leurs relations avec le public et révéler l’impact de leur politique. Un effort de communication dont il est difficile de se passer, surtout quand les crises mettent à mal la confiance publique. Seulement voilà : ces initiatives manquent quelquefois de pédagogie, et demeurent incompréhensibles aux néophytes.

Pour des portails optimisés

En réalité, beaucoup se joue autour du choix du portail. Aujourd’hui, de nombreux organismes publics utilisent des dashboards qui manquent d’ergonomie et, surtout, qui sont coûteux et chronophages. Certains autres se distinguent, au contraire, par leur dynamisme et leur simplicité d’utilisation : ils communiquent les informations les plus importantes au premier coup d’œil. Pour vous inspirer, nous avons listé les 10 meilleurs exemples de portails d’open data.

Transformer les données publiques en histoires

Pour renforcer l’engagement et la participation des citoyens à la vie publique, il ne suffit donc pas de mettre en ligne des jeux de données ouvertes et accessibles. Encore faut-il remettre les données brutes dans leur contexte pour leur donner du sens. Ainsi présentées, les données prennent de l’ampleur et racontent des histoires intelligibles et impactantes.

 

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