Chez Toucan Toco, on est adepte de vacances pas comme les autres. Pour David et Sophie, fondateurs-développeurs, pas question de se dorer la pilule sur des plages bondées. Il y a un mois, ils étaient au milieu du désert du Monegros, en Espagne, pour un festival hors du commun… David nous transporte au coeur de cette expérience originale.
(Photo : Tommi Enenkel)
Il y a 3 ans, je découvrais pour la première fois le Nowhere Festival. Le hasard des rencontres m’avait amené, moi pauvre citadin qui n’avait jamais monté une tente, dans une expérience de survie et de société assez unique.
Le Nowhere est le petit cousin européen du Burning Man. Pas de têtes d’affiches, pas de scènes géantes, pas de sponsors… Il ne s’agit en rien d’un festival comme ceux qu’arpentent les « teufeurs ». 10 principes simples régissent le lieu, parmi lesquels autosuffisance, absence de commerce, liberté d’expression, participation, et inclusion.
Des allures de Mad Max (Photo : Tommi Enenkel)
Le festival se présente comme une expérience artistique : chacun peut proposer un événement ou monter une installation artistique. Rien n’est organisé de base, mais l’énergie des festivaliers fait qu’avant même le début du festival, un livret – lui aussi imprimé par des participants – recense déjà des centaines de workshops et soirées.
Les burners (nom donné aux participants) ont le choix de camper librement ou de se regrouper en barrios, sortes de campements à thème. Je choisis plutôt la seconde option, qui me permet de retrouver chaque année des personnes incroyables qui sont devenues des amis. Notre barrio, Wonderever, contribue à l’ambiance du site en fournissant un espace chill avec de nombreux hamacs et de l’ombre, pour permettre de passer sans douleurs les épisodes de chaleur de l’après-midi (la fameuse siesta).
Notre fameux barrio Wonderever (Photo: Tomáš Kott),
Entre ces campements, se trouve la playa, espace laissé libre pour accueillir des installations. La plupart sont à couper le souffle, comme cette forêt de lucioles, espace calme et zen, dont les lumières se meuvent au gré des vents et des visiteurs.
(Photo: Haroon Chowdry)
Ou encore ce phare qui éclairait le festival, et qui a été brûlé avec grande joie à la fin de l’événement.
(Photos: Nadia Lazulii &Haroon Chowdry)
D’autres sont interactives comme ce tunnel de LED contrôlé en dessinant sur un iPad, ou ces roues de hamsters crachant des flammes.
(Photo: Haroon Chowdry)
(Photo: Haroon Chowdry)
Certaines sont mobiles, les art-cars, comme ce dragon ou cet orgue.
(Crédit photo: Lior Kaykov)
(Photo: Haroon Chowdry)
Et certaines sont juste drôles 🙂
(Photo: Haroon Chowdry)
Cette année, avec quelques amis, nous avions pour projet d’apporter une version hors-ligne de Wikipedia, renommée pour l’occasion NoPedia. L’expérience consistait à laisser libre en écriture l’encyclopédie et à regarder à la fin du festival les éditions qui avaient été faites. Nous avons beaucoup ri en lisant certains articles, comme par exemple celui sur le Brexit 😉
(Photo: Haroon Chowdry)
J’avais également pour projet de créer une version particulière de Cards Against Humanity pour le festival et d’organiser un workshop afin de beta-tester le jeu.
(MOOP veut dire Matter Out Of Place, ou plus clairement : saleté à ramener avec toi pour pas polluer l’environnement)
La majeure différence avec le Burning Man se trouve dans la petite (mais en forte croissance) communauté qui l’anime. On y retrouve 2 000 festivaliers, à comparer avec plus de 60 000 dans le Nevada. Les liens que j’ai pu y tisser sont forts et beaux, et ne se cantonnent pas au cadre du festival. J’ai pu y croiser de nombreux autres startupers. Parmis mes plus belles rencontres de cette année : l’auteur d’un guide sur l’engagement dans l’économie sociale et solidaire, une intégratrice web qui m’a beaucoup éclairé sur des questions sociales, ou encore l’écrivaine d’une pièce de théâtre où des animaux personnifient Google et Amazon.
Lorsque je suis revenu du Nowhere pour la première fois, j’ai instantanément quitté mon job et me suis associé à Charles et Kilian dans l’aventure Toucan Toco.
Pourquoi ? L’appel de créer quelque-chose qui a du sens, une tribu dont les membres sont attentifs à leur bien-être, et où ils construisent quelque-chose de beau. Tous les jours, je retrouve une petite partie de l’ambiance du Nowhere dans nos bureaux : lors des séances de médiation, ou autour des pauses thé dans la salle de sieste. À tel point que nous l’avons écrit dans de deux de nos valeurs : “Each one teach one” (que nous avons repris du Burning Nest, burn régional anglais) et “Be well & take care”.
David, développeur co-fondateur chez Toucan Toco